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La Fondation Maison Colin Seguin soutient L'association Foret Gourmande

La Fondation Maison Colin Seguin, a octroyé une aide de 5000 euros à l'association La Foret Gourmande de Chalon sur Saône. Avec celle-ci, elle pourra acquérir de nouvelles essences d’arbre, aménager écologiquement un parking destiné aux visiteurs et rénover un bâtiment où entreposer du matériel. 

En 2022, la Fondation Maison Colin Seguin a fait le choix de soutenir La Forêt gourmande, une association créée pour soutenir, en Bresse bourguignonne, le développement d’un écosystème  nourricier, efficace piège à carbone.

Sans lui et sans sa Forêt-Gourmande, il n’y aurait sans doute pas eu de Bois-Gourmand du Chalonnais. Il était donc naturel que la Fondation Maison Colin Seguin s’intéresse à ce que Fabrice Desjours, désormais appuyé par une association de passionnés, fait depuis maintenant plus de dix ans. Car cela fait plus de dix ans que Fabrice met en œuvre un projet dont la physionomie n’a cessé d’évoluer pour le meilleur.

Infirmier de formation, Fabrice ne s’est pas cantonné à son milieu professionnel. Il s’est investi 18 ans chez Amnesty International. Il a aussi donné, dans le même temps, 20 années de sa vie à une ONG de protection de l'environnement présente dans plus de 55 pays à travers le monde. Sans parler de son investissement en faveur d’une autre ONG de protection des océans.

La genèse d’un projet hors du commun

Avant de devenir l’une des figures de proue actuelles de ce que l’on appelle les jardins-forêts (ou forêts comestibles), Fabrice a beaucoup expérimenté. Les labos de l’Institut national de la recherche agronomique d’abord. En fréquentant ceux-ci lors d’un stage, il a acquis la conviction que la recherche fondamentale en leur sein ne consiste plus qu’à travailler pour des lobbies industriels. Il s’en est donc éloigné. Puis, au cours d’une sorte de voyage initiatique, il a découvert ses premiers jardins-forêts-tropicaux à Auroville (Inde) et dans la célèbre ferme de Songhaï (Bénin). Pour ne citer que les lieux les plus emblématiques.

Au retour de ce dernier, il a mis à profit les connaissances acquises et testé dans un grand jardin urbain de Dijon les graines et semences ramenées de son périple. Encouragé par le succès de cette expérience, il s’est ensuite attelé à un autre projet, d’une toute autre envergure. Comment ? En faisant l’acquisition en 2010 d’une ancienne pâture à chevaux. Plus exactement d’un terrain de presque 3 hectares qui, au regard de cette terre de grandes cultures céréalières et d’agriculture conventionnelle qu’est la Bresse bourguignonne, pouvait être perçu comme une sorte d’enclave.

Une bonne pioche ? Pas tout à fait. En effet, si celui-ci était moins compacté que les champs voisins, son sol l’était tout de même et se prêtait ainsi assez mal à la plantation d’arbres fruitiers que Fabrice Desjours avait projetée. Celui-ci a donc dû aviser. Se rappelant tout ce qu’il avait pu observer à propos des jardins-forêts exotiques lors de son tour du monde, il a revu sa copie. De façon assez radicale.

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La mise en œuvre du projet

A des années-lumière de son verger initial, Fabrice Desjours a alors fait le choix de créer un paysage complexe, dans lequel « on se promène et on habite », « où l’on cueille ce dont on a besoin » pour se nourrir, où l’on laisse ce que l’on ne consomme pas à la nature pour qu’elle se déploie. Autrement dit : un jardin-forêt de région tempérée, faisant appel à la permaculture et… à beaucoup d’inventivité et d’audace. En effet, si un grand nombre de jardins-forêts étaient possibles en milieu tropical ou équatorial, à l’époque où il a entrepris de faire sortir le sien de terre il en existait peu, voire pas du tout, sous nos latitudes, où le climat est surtout continental, éventuellement méditerranéen, océanique ou montagnard. Il n’existait en tout cas pas de modèle du côté duquel lorgner.

S’inspirant ce qu’il a vu en Inde, en Chine et en Amérique latine, et dans l’optique d’obtenir un écosystème capable de résister aux changements climatiques à-venir, Fabrice Desjours s’est lancé dans la création d’ « un jardin-forêt multi-étagé : avec une strate de canopée, une strate arborescente, une plus petite buissonnante et une encore plus petite herbacée, accompagnée d’une strate de plantes grimpantes et, lorsque c’était possible, un paysage aquatique fourni en nombre de plantes comestibles qui apprécient les zones humides ».

Pendant plusieurs années, il a planté et laissé pousser des variétés d’arbres (saules, aulnes, bouleaux, chênes, érables, etc.). Celles-ci, en servant de brise-vent, en générant de la biomasse, en permettant l’installation d’un micro-climat et en fertilisant le sol, ont rapidement créé sur son terrain des conditions propice à la (re)naissance de la vie. Fort de cette trame végétale, Fabrice a alors pu approfondir et intégrer à l’ensemble des végétaux issus des graines et semences qu’il a collectées lors ses voyages. En les cultivant sous des serres dédiées à l’expérimentation.

Un modèle qui inspire dans toute la France

Presque quinze ans plus tard, il ne reste plus rien du terrain initialement acquis par Fabrice. A la place de pâturages fatigués, c’est une forêt luxuriante, qui s’est imposée. Une biodiversité apte à résister aux épisodes caniculaires de l’été 2022. Des espèces d’oiseaux que l’on n’entendait plus en Bourgogne Franche-Comté viennent y nicher et flattent de leurs chants les oreilles des visiteurs.

Ceux-ci, nombreux depuis que Fabrice l’a ouvert au public en 2018 pour partager son expérience et ses convictions en matière d’environnement, ressortent fascinés de cet endroit à maints égards atypique et, pour tout dire, hors du commun. Ecoliers, collégiens ou simples curieux, nul n’en ressort indifférent.

Si tout se passe bien, un hectare de son terrain, au bout de vingt-cinq ans, devrait être à même de stocker autour de 250 tonnes d’équivalent carbone, dans le sol et la végétation. A l’heure où le changement climatique s’accélère, son jardin-forêt fait plus que jamais partie des solutions envisagées pour assurer l’inéluctable transition écologique.

Quant à Fabrice, il n’est plus seul à donner vie à l’endroit. Des dizaines de passionnés l’ont rejoint au sein d’une association créée pour soutenir son projet, La Forêt Gourmande. On vient de toute la France s’inspirer de son jardin-forêt « pour climat tempéré ». Et pour l’aider à essaimer et former les jeunes générations à cet art délicat de redonner la vie par temps déréglé, la Fondation Maison Colin Seguin a fait le choix en 2022 de lui apporter un soutien financier de 4 000 euros.

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