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Rencontre avec Sébastien Charlet, président de l'association Rise-Festival que soutient La Fondation Maison Colin Seguin.

Afin de promouvoir de bonnes pratiques et une prise de conscience salutaire, la Fondation Maison Colin Seguin a octroyé une aide de 4 000 euros au RISE-FESTIVAL, un festival de courts-métrages dédiés à la pêche à la mouche visant à sensibiliser à la nécessaire protection des milieux naturels notamment aquatiques.

En 2023, le RISE-FESTIVAL investira de nouveau les salles obscures des cinémas français. En un peu plus de dix ans, ce festival a obtenu une reconnaissance nationale. Grâce à la mise en place de partenariats et à l’engagement de bénévoles impliqués, il est même devenu international puisqu’il se déploie, en plus de la France, en Belgique et en Suisse.

La Fondation Maison Colin Seguin a fait le choix de prendre part à cette aventure humaine en la soutenant financièrement. Pour la mettre en perspective, nous avons demandé à Sébastien Carlet, l’actuel président du RISE-FESTIVAL, de nous en parler.

Sébastien Charlet, qu’est-ce exactement que le RISE-FESTIVAL ?

 

C’est un festival de cinéma conçu pour promouvoir et diffuser des courts-métrages parlant de pêche à la mouche. Son origine est néo-zélandaise. A la base, c’est « Gin Clear Media », une structure de Nouvelle-Zélande qui a organisé le tout premier festival au monde regroupant des films de pêche à la mouche.

La toute première projection en France du RISE-FESTIVAL a eu lieu au Puy-en-Velay, il y a dix ans, grâce à Pierre Monatte, un Auvergnat qui avait pris contact avec « Gin Clear Media », en leur adressant un courriel.

Ça a été un incroyable succès. Malgré une programmation cent pour cent anglophone, origines du RISE-FESTIVAL obligent. Comme ça a bien marché, le RISE-FESTIVAL a pris son envol, celui-ci n’a fait que se développer durant les cinq années qui ont suivi cette session inaugurale. Puis, pour des raisons sur lesquelles il n’est pas nécessaire de s’attarder, il a fallu, pour continuer, opérer un retour aux sources. Les fondements associatifs initiaux ont été réaffirmés, une nouvelle équipe de bénévoles unis par les mêmes idéaux et les mêmes passions a pris en mains les destinées du RISE-FESTIVAL. C’est à ce moment-là que j’ai intégré l’organisation du Festival.

Pouvez-vous vous présenter brièvement et nous dire ce qui vous a conduit à vous impliquer dans l’organisation du RISE-FESTIVAL au point d’en devenir le président ?

 

J’ai 38 ans. Aujourd’hui, je vis et travaille à Dijon, en Bourgogne Franche-Comté. Mais je suis originaire de Haute-Loire, où se trouve justement Le Puy-en-Velay. J’ai connu Pierre Monatte là-bas, au collège. Il était venu présenter l’art de pêcher à la mouche. Puis la vie nous a séparés. Et nous avons mené nos barques respectives.

Quand j’ai appris qu’il organisait un festival au Puy-en-Velay, je m’y suis rendu. Cela m’a tellement plus que je n’en ai manqué aucun par la suite. Les films étaient vraiment sympas. D’autant plus sympas que projetés sur grand écran. On faisait de super rencontres et puis on se sentait bien, regonflés à bloc en repartant.

En 2019, Pierre Monatte, avec qui les liens s’étaient resserrés par l’intermédiaire du RISE-FESTIVAL, m’a fait part de son souhait de prendre du recul, de voir une nouvelle équipe reprendre la suite, bref de passer le relais. La transmission – d’une passion, d’un art de bien faire les choses – étant toujours en arrière-fond avec le RISE-FESTIVAL (et la pêche à la mouche), j’ai assez naturellement intégré l’équipe des organisateurs et c’est comme ça qu’aujourd’hui je me retrouve à la tête de l’association.

Quels sont les objectifs du RISE-FESTIVAL ? A qui s’adresse-t-il ?

 

Au départ, vous l’avez compris, le RISE-FESTIVAL visait surtout à rassembler les plus beaux films de pêche à la mouche, pour organiser une projection cinématographique significative. Il vise de plus en plus à sensibiliser à la nécessaire protection des milieux naturels dans lesquels évoluent les pêcheurs, notamment les milieux aquatiques. Pierre Monatte dirait qu’il s’agit d’ « éduquer au travers d’images des plus belles rivières et des plus beaux poissons du monde dans l’espoir utopique que nos rivières préférées puissent un jour retrouver leur lustre d’antan ». C’est d’ailleurs pour cela que l’essentiel des films portent désormais sur la pêche à la mouche, mais aussi la qualité de l’eau et, bien sûr, le « no kill », le refus de la mise à mort du poisson - une pratique développée par les pêcheurs sportifs américains au cours du XXe siècle d'abord pour les salmonidés, puis pour d'autres espèces, de plus en plus utilisée en Europe, notamment dans les zones polluées où la consommation des poissons est interdite ou déconseillée. Un autre objectif du RISE-FESTIVAL, maintenant, qui rejoint le précédent, est de sensibiliser les jeunes générations au respect de la nature et des poissons.

Parce qu’il poursuit tous ces objectifs à la fois, il s’adresse à des publics très variés : les passionnés de pêche à la mouche, les amateurs confirmés de cette pratique, les néo-amateurs, ceux qui pourraient le devenir : leurs compagnes, compagnons et amis. Il s’adresse aussi aux amateurs de cinéma tout court. De 7 à 77 ans, comme dit la chanson. En fait, il s’adresse à tous les gens curieux. Des gens qu’on espère à la fois faire rêver, en montrant ce que c’est que pêcher à la mouche, et sensibiliser à la fragilité des milieux.

Quels sont les ressources du RISE-FESTIVAL ?

Elles sont avant tout humaines. En fait, on essaye de faire en sorte que ça ne coûte rien, pour conserver de quoi financer la réalisation de courts-métrages. On y arrive en faisant appel à des organisateurs locaux, qui sollicitent leurs réseaux. Je pense à quelqu’un comme Éric Bouteiller, le propriétaire d’un réservoir de pêche à côté de Saulieu, L’Ephémère de Bourgogne. Depuis 2020, il organise des sessions du RISE-FESTIVAL en Saône-et-Loire (au Multiplexe de Chalon-sur-Saône) ou en Côte-d’Or (au Cinéma Étoile Saulieu). Il réserve les cinémas, s’occupe de la logistique comme de la communication et bat le rappel pour les remplir au bon moment. A chaque fois, nous percevons intégralement le produit de la billetterie et celui-ci vient abonder le fonds de financement de courts-métrages que l’on programmera lors des sessions du RISE-FESTIVAL de l’année suivante.

En dehors de ça, nous avons quelques partenariats avec des magasins et marques de pêche, agences de voyages, blogs et revues halieutiques. Et aussi, mais plus indirectement, avec des collectivités. Je pense à une communauté de communes qui aide notre organisateur local à Montbrison. Nous avons aussi pu compter cette année sur le concours de la Fondation Maison Colin Seguin.

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Sébastien Carlet_1_ (c) Matteo Pergent.jpeg

Dans tous les cas, l’argent collecté est, en dehors d’une petite rétrocession à la structure néo-zélandaise dont je vous parlais tout à l’heure, entièrement consacré au financement de courts-métrages. Le but étant d’atteindre les objectifs que j’évoquais il y a quelques instants.

 

Comment avez-vous connu la Fondation Maison Colin Seguin ?

Grâce à Pierre Portmann, un pilier de l’association, qui a longtemps permis au RISE-FESTIVAL de prendre ses quartiers au sein de la capitale bourguignonne, Dijon. Plus exactement au cinéma d’art et d’essai indépendant Eldorado. Il en avait entendu parler via des amis qui lui avaient conseillé, la Fondation ayant une très bonne réputation en Bourgogne Franche-Comté, de la solliciter. Ce qu’il a fait. Avec succès puisque celle-ci a décidé de nous soutenir.

Quelles ont été ses démarches pour demander une subvention ? Avez-vous obtenu les fonds souhaités rapidement ?

 

Il a contacté l’animateur de la fondation à un numéro de téléphone qu’on lui avait donné. La personne qu’il a eu au bout du fil lui a adressé dans la foulée un dossier de demande de subvention. Pierre l’a complété et retourné. Il a attendu le comité d’attribution de subventions, qui avait lieu dans l’été. Deux jours plus tard, quelqu’un l’a rappelé pour lui faire part de la bonne nouvelle et, à la rentrée, les fonds étaient versés.

 

Qu’allez-vous accomplir avec cette subvention ?

 

On va financer la réalisation de courts-métrages. On va même essayer de financer de plus en plus des courts-métrages à la fois engagés sur le fond et artistiques sur la forme, à l’instar d’ ADN – L’histoire d’une goutte d’eau, un immense succès auprès de notre public et qui, à en croire des cinéphiles, aurait pu concourir en raison de sa qualité au Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand ou, encore, celui de Lille.

Quelles conditions faut-il remplir pour espérer voir son film projeté dans le cadre du RISE-FESTIVAL ?

 

Il faut d’abord que le film ne provienne pas d’un réseau de distribution commerciale. Le film doit ensuite être libre de droit, produit par un ou des indépendants. Il doit aussi ne pas avoir fait l’objet d’une diffusion auparavant. Il doit, enfin, mais est-ce besoin de le dire ?, concerner la pêche à la mouche.

Les films doivent-ils nécessairement être français ?

 

Non. D’ailleurs, ils proviennent d’un peu partout sur la planète. Du moment qu’ils ne sont pas publicitaires, ils peuvent venir de n’importe où.

Combien de temps dure une session du RISE-FESTIVAL ? 

 

En gros, une session, c’est deux heures de projections. 8 films qu’on appelle, en raison de leur format court,  des « courts-métrages ».

Combien y -a-t-il de sessions du RISE-FESTIVAL chaque année ?

En 2022, il y en a eu une vingtaine. Un peu partout en France, en Belgique et en Suisse. Idem en 2023. Il y aura même une date de plus en Suisse, à Fribourg, dans le canton du même nom. Jusqu’ici, il n’y en avait qu’une à La Chaux-de-Fonds, près de la frontière franco-suisse.

Quel lien envisagez-vous entre votre organisation et la fondation Maison Colin Seguin ?

Nous souhaitons un lien sur le long terme, financier bien sûr, mais aussi, et surtout, humain. Qu’on s’intéresse à ce que nous faisons comme le fait la Fondation Maison Colin Seguin, c’est très motivant pour l’ensemble des organisateurs bénévoles du RISE-FESTIVAL. Surtout dans cette période post-pandémie, qui a vu fondre comme neige au soleil les bonnes volontés, ce que regrettent beaucoup d’associations françaises, qui en font hélas les frais.

Conseilleriez-vous à d’autres associations de contacter la fondation et pourquoi ? 

Bien sûr. D’abord parce que l’aide financière est appréciable à présent que les financements publics s’amenuisent. Mais aussi parce qu’on se sent écouté et, quelque part, encouragés à continuer.

Sébastien Carlet, président du RISE-FESTIVAL

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